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Les grands principes de l’organisation d’un entrepôt de stockage

Les grands principes de l’organisation d’un entrepôt de stockage

Supply

9.4.2024

Découvrez les outils et méthodes clés pour optimiser votre espace de stockage et tendre vers une chaîne de valeur plus rentable.

L’entrepôt de stockage est la pierre angulaire de la rentabilité en Supply Chain. Ce lieu stratégique dans la chaîne d’approvisionnement présente plusieurs leviers d’amélioration : les collaborateurs, l’énergie, l’espace de stockage, les process de travail…

Dans cet article, Lynkus vous propose une vision 360 de l’entrepôt et vous livre des conseils concrets d’optimisation. L’objectif est double : pérenniser votre activité et booster la rentabilité de votre chaîne.

Pourquoi optimiser son stockage ?

Réviser sa stratégie de stockage présente de nombreux avantages.

Optimisation des coûts

En Supply Chain, il n’y a rien de plus coûteux que le vide. Optimiser son entrepôt permet d’utiliser tout l’espace disponible et de réduire ses dépenses énergétiques, logistiques, RH…

Économie d’énergie

Un entrepôt est continuellement alimenté en énergie pour garantir la conservation des marchandises et offrir un bon environnement de travail aux collaborateurs. L’espace est chauffé, éclairé, équipé de portes automatiques… Un entrepôt bien agencé consomme moins d’énergie et s’inscrit dans une dynamique de Green Supply Chain.

Préservation de la santé de ses collaborateurs

Selon le dernier rapport de l’Assurance Maladie sur les risques professionnels, 25 % des accidents du travail dans le secteur du transport et de la logistique sont dus à des chutes en hauteur. Il est donc essentiel de repenser ses équipements et son espace de stockage.

Gain de temps

Un entrepôt bien organisé permet aux collaborateurs de mieux travailler en identifiant rapidement où se trouvent les marchandises. Définissez des procédures claires de traitement des marchandises selon leurs caractéristiques (volume, poids, désirabilité, conservation…).

Réduction des erreurs

Optimiser son entrepôt, c’est aussi se prémunir des risques de perturbation qui peuvent survenir sur chaque maillon de la Supply Chain, en particulier en période de forte demande : retard, rupture de stock, erreur dans la préparation de commande… Tous ces aléas représentent un coût financier et réputationnel important pour l’entreprise.

Gain de résilience et de visibilité

Pour tendre vers une chaîne de valeur plus résiliente et pérenne, misez sur une meilleure stratégie de stockage. Choisissez des talents, des outils et des routines qui vous aideront à garder une bonne visibilité sur votre entrepôt.

Pour mieux comprendre l’importance de la visibilité et de la résilience en Supply Chain, on vous recommande le podcast « Garder ses stocks sous contrôle en période d'incertitude ». Vous y entendrez les conseils d’un manager au sein de la practice Supply Chain du cabinet KMPG.

Les règles de base pour organiser son entrepôt

Gérer ses flux

Votre entrepôt centralise différents types de flux : des flux humains, de marchandises et de données. Maîtriser leur circulation et savoir les analyser est indispensable pour contrôler sa stratégie de stockage.

Les flux humains et de données

Un seul et même outil permet d’optimiser la gestion des flux humains et collecter les données de votre entrepôt : les WMS ou Warehouse Management System.

Cet outil collecte puis centralise les données essentielles à la définition d’une stratégie d’organisation de sa main-d’œuvre. Il vous permet d’analyser les mouvements de vos collaborateurs, d’identifier le trajet le plus court et le plus sécurisé, de suivre le temps de manœuvre… En bref, il vous offre un regard 360 sur l'efficacité des flux humains.

Les WMS génèrent aussi des tableaux de bord très complets et personnalisables en fonction des KPI que vous souhaitez suivre. Pour tirer le plein potentiel de ces outils, entourez-vous de profils digitaux et polyvalents comme le Supply Chain Analyst.

Les flux de marchandises

Plusieurs techniques de stockage permettent d’optimiser les flux de marchandises. La méthode ABC est largement répandue. Elle répond à la loi de Pareto : 20 % des références stockées subissent 80 % des mouvements de rotation. Les marchandises sont classées dans la catégorie A, B ou C en fonction de leur niveau de sollicitation :

  • les catégories les plus souvent sollicitées (A) sont les plus accessibles aux manutentionnaires ;
  • les articles de la classe B subissent 15 % des stocks et sont placés en bas des stocks ;
  • les articles de catégorie C sont moins désirables sont placés en hauteur, il faut mobiliser plus de temps et d’énergie pour les atteindre.

Les méthodes LIFO (Last In First Out) et FIFO (First In First Out) s’inscrivent aussi dans une dynamique d’optimisation des flux et de diminution des coûts de stockage.

  • La méthode LIFO vise à sortir le plus rapidement possible les derniers articles stockés.
  • La méthode FIFO suit la logique du « premier arrivé, premier sorti », les articles qui viennent d’arriver sont postés près de la phase de colisage.

Choisissez votre méthode selon vos impératifs de livraison, la nature de votre article et leurs impératifs de conservation.

Planifier et concevoir l’espace disponible

La planification est une stratégie implacable pour gagner de la visibilité sur votre chaîne de valeur. 2 méthodes de planification s’offrent à vous.

Le S&OP

Le principe du S&OP : planifier les fluctuations de demande pour organiser son espace de stockage en conséquence. Cela permet, entre autres, de mieux anticiper les périodes de forte demande, d’éviter les ruptures de stock et le surstockage.

La méthode du S&OP se décline en 4 étapes :

  • planifier la demande ;
  • planifier l’offre ;
  • planifier les ventes et les opérations ;
  • planifier la capacité.

Chaque étape dépend de la précédente, mais c’est seulement dans cette quatrième et dernière phase que votre stratégie de stockage entre en jeu. Choisissez un bon logiciel de prévision pour mettre en place la méthode S&OP.  

Le cross docking

Le cross docking consiste à supprimer l’étape de stockage dans sa chaîne d’approvisionnement : les marchandises passent par l’entrepôt et sont tout de suite acheminées vers la phase de colisage. Cette méthode est surtout pratiquée par les acteurs de la grande distribution qui gèrent de gros volumes de marchandises et souhaitent optimiser leur temps et leurs dépenses.

On vous recommande cette vidéo de l’Académie de la Supply Chain pour mieux comprendre les rouages du cross-docking.

L’étiquetage

L’étiquetage est loin d’être anecdotique : c’est une étape indispensable pour tracer les marchandises et fluidifier sa chaîne logistique.

Grâce aux étiquettes, vous collectez des données importantes pour l’ajustement de votre stratégie de stockage. Vous identifiez notamment :

  • la localisation de l’article dans l’entrepôt ;
  • les dates d’arrivée et de sortie de l’article ;
  • les mensurations de l’article ;
  • etc.

Il existe plusieurs types d’étiquettes : du classique code barre 2D apposé sur les marchandises à l’étiquette électronique réutilisable et reprogrammable. Nous vous recommandons l’étiquette RFID qui transmet un signal radio à distance et s’associe parfaitement à votre WMS.

Trouver le meilleur système de stockage

Le stockage en bloc au sol

Le stockage en bloc au sol est une forme de stockage statique. De grands blocs uniformes sont situés à même le sol, organisés en plusieurs couloirs. Une zone tampon au centre sert à l’approvisionnement des marchandises.

Pour cette méthode de stockage, vous n’avez besoin que de caisses, boîtes ou palettes selon le format de vos marchandises. Les employés y accèdent grâce à un convoyeur : un chariot élévateur ou un transpalette manuel par exemple.

Les +

Cette méthode est relativement facile à mettre en place, il vous faut peu de matériel et une organisation assez sommaire. Les outils impliqués sont aussi peu coûteux, comptez moins de 400 € pour un transpalette manuel. Le stockage en bloc au sol est adapté au traitement des marchandises volumineuses comme les pneus ou les barils qui peuvent difficilement être stockées en hauteur.

Les –

Cette technique très classique n’est plus très répandue, car elle nécessite une forte implication physique des manutentionnaires. Elle n’offre que très peu de visibilité sur les marchandises et leur parcours.

Le stockage sur étagère

Le stockage sur étagère est fréquemment utilisé en entrepôt et se décline sous plusieurs formes :

  • le stockage sur des étagères en acier fixées au sol, idéal pour supporter les articles légers ;
  • le stockage sur des rails mobiles qui bougent latéralement pour faciliter l’accès aux produits volumineux ;
  • le stockage sur étagères à palettes mobiles qui soutiennent des articles lourds et volumineux comme des sacs de ciment ou de gros appareils électroménagers ;
  • le stockage sur des bacs à becs pour les petits produits.

Les +

Cette méthodologie s’adapte à différents types de marchandises et vous permet de stocker une grande quantité de produits de différents formats. Le stockage sur étagère permet de faciliter l’accès aux produits à forte rotation et représente un gain de temps pour les manutentionnaires.

Les –

Si vous choisissez cette méthode de stockage, sachez que le prix varie beaucoup d’un modèle d’étagère à un autre : comptez entre 400 € et 4000 € pour une étagère de 3 m de haut. On vous recommande de ne pas investir dans des étagères trop hautes, empiler les charges en hauteur représente une vraie perte de temps.

Le stockage sur racks

Les racks sont des structures solides, adaptées aux objets volumineux et lourds. Il en existe 3 types :

  • les racks à palettes pour les plus grosses charges ;
  • les racks à gravité sont des racks inclinés qui se chargent par l’arrière et permettent de récupérer les marchandises à l’avant pour limiter l’effort ;
  • les racks dynamiques sont des plateaux mobiles utilisés pour les produits à très forte rotation qui ne peuvent pas être stockés longtemps. C’est une solution compatible avec la méthode de stockage ABC.

Les +

Les racks permettent à vos collaborateurs de travailler rapidement et efficacement sur des marchandises de tout volume. Ils représentent aussi un gain de place et vous offrent une alternative à l’empilement qui peut parfois abîmer les marchandises. Le stockage sur rack vous garantit une belle visibilité sur votre stock et vos mouvements et facilite la gestion de l’inventaire.

Les –

Les racks sont des structures importantes qui nécessitent un fort investissement d’installation et de maintenance. Il faut aussi prévoir un temps d’optimisation de l’espace avant la mise en place. Le choix de cette stratégie doit s’inscrire dans une stratégie plus globale d’agencement de l’entrepôt.

Le système de stockage automatisé

Le stockage automatisé, aussi appelé rayonnage dynamique, est de plus en plus présent en entrepôt. L’automatisation se décline sous plusieurs formes :

  • les carrousels verticaux sont des étagères circulaires tournantes, idéales pour les petites pièces ;
  • les convoyeurs automatiques pour transporter les marchandises d’un point A à un point B sans intervention des manutentionnaires ;
  • les outils robotisés comme les bras articulés, les chariots automatisés ou les drones sont utilisés dans les entrepôts vastes pour maîtriser la chaîne.

Les +

La digitalisation est une solution pour soulager le travail des manutentionnaires en soulevant des charges très lourdes, excédant parfois les 500 kg. Les outils digitaux sont devenus indispensables pour optimiser ses flux humains et répondre aux exigences des consommateurs en matière de délai de livraison, de demande, de conformité…

Les –

Pour automatiser votre entrepôt, il vous faudra investir dans un système de collecte et de centralisation des données en plus des outils robotiques (entre 2000 € et 5000 € pour un bras articulé). Il faudra également vous entourer des nouveaux talents qui maîtrisent les outils et les enjeux de la Supply Chain connectée et repenser complètement votre stratégie de recrutement.

Le stockage d’objets spécifiques

Lorsque vous choisissez votre stratégie de stockage, pensez également à une solution pour les objets non standardisés. Selon leur format, vous pouvez les entreposer dans des casiers, sur une mezzanine ou encore dans des rayonnages cantilever, adaptés aux produits longs et encombrants comme les tuyaux.

Les +

Adopter une méthode de stockage adaptée aux objets spécifiques permet de les identifier rapidement lorsqu’ils sont commandés et de ne pas les laisser encombrer l’entrepôt.

Les –

Investir dans des solutions de détail n’est pas donné à toutes les entreprises. Évaluez bien en amont la pertinence de cette dépense en fonction du format de vos marchandises.

Pour avoir un aperçu global des différentes méthodes de stockage, on vous recommande cet excellent podcast NERFRANCE. Un format court disponible sur Soundcloud qui récapitule les solutions de stockage existantes.

Comment choisir la méthode adaptée à son entrepôt ?

Réaliser un audit de son entrepôt

Avant de choisir une méthode de stockage, on vous recommande de réaliser un audit complet de votre entrepôt. Cela vous permet d’avoir un aperçu 360 de votre stratégie et de prendre une décision éclairée. Un cabinet d’audit réalise, entre autres :

  • un état des lieux de l’espace disponible ;
  • une évaluation de votre efficience opérationnelle et du choix des outils ;
  • une évaluation de la gouvernance en place et des routines de management ;
  • une évaluation complète de votre activité d’un point de vue réglementaire ;
  • une évaluation des pratiques d’inventaire.

À l'issue de cet audit, vous dégagez facilement les premiers leviers d’actions et axes d’amélioration de votre entrepôt.

Définir un cahier des charges précis

Une fois que vous connaissez votre entrepôt sur le bout des doigts, vous pouvez dresser un cahier des charges le plus précis possible. Il comprend les éléments essentiels au déploiement d’une nouvelle stratégie de stockage : budget, délai, prestataires, objectifs…

Vous vous appuyez ensuite sur ce document de référence pour trouver la méthode de stockage qui répond à vos impératifs.

Établir un plan d’action

La dernière étape est la définition d’un plan d’action. Vous pouvez conjuguer les résultats de l’audit avec vos ambitions pour prioriser les actions et aboutir à des feuilles de route actionnables.

Pour chaque action, spécifiez :

  • le budget (logistique, RH…) ;
  • le temps de déploiement ;
  • les parties prenantes ;
  • les résultats attendus ;
  • les ICP (ou KPI) importants pour suivre la progression.

Ce plan n’est pas figé. Inscrivez-vous dans une démarche d’amélioration continue et adaptez-le à la réalité du terrain. Une fois confronté à la réalité du terrain, vous aurez besoin de l’adapter.

Vous avez désormais les clés pour repenser votre espace de stockage et actionner tous les leviers disponibles. Dernier conseil : faites appel à des experts du recrutement pour cibler les talents stratégiques à avoir dans son entrepôt.

Les consultants spécialisés Lynkus vous accompagnent dans le recrutement de profils cadres, middle ou opérationnels, et vous proposent des solutions à la pointe de la technologie. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur notre méthode et nos offres.

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